Tesla, vous connaissez? Non, pas l’ingénieur, mais l’entreprise de voitures de luxe électriques!
Cette entreprise américaine de Californie a enfin réussi à acheter tesla.com, qu’elle convoitait depuis longtemps: en effet, en 1992 le nom de domaine fut acheté par quelqu’un voulant y installer un site dédié à Nicolas Tesla, le célèbre ingénieur électricien, et jusqu’à ce 19 février l’entreprise dut se contenter de teslamotors.com .
Mais le propriétaire du nom de domaine, Stu Grossman, a annoncé avoir cédé le nom à Tesla Motors, ce à quoi le PDG de Tesla, Elon Musk, a répondu sur son compte Twitter «que cela signifiait beaucoup pour nous, nous en prendrons grand soin».
• Le gros avantage de ce nom pour Tesla? Sans la dénomination « motors », il permet de regrouper toutes les catégories de produits commercialisés par Tesla (chargeurs de batteries, collections de vêtements…) de manière bien plus pertinente et logique.
Bref, les affaires concernant les noms de domaines sont de plus en plus courantes: on se souvient par exemple de cet homme qui, en octobre dernier, avait racheté google.com pendant 1 minute. Bon joueur, Google décida de récompenser l’acheteur pour le remercier d’avoir attirer leur attention sur cette faille de sécurité, en lui offrant 12000$ dont la moitié fut reversée à une association caritative indienne.
Cela peut prendre également une dimension bien plus stratégique, et les hommes politiques ne sont pas épargnés dans ces cas-là: si vous suivez les élections présidentielles aux USA, vous avez peut-être entendu parler du nom jebbush.com qui fut acheté par des partisans de Donald Trump pour rediriger les visiteurs vers le site de Trump, car l’équipe de Bush n’avait même pas pensé à acheter ce nom…! (ça a été arrangé depuis)
Certains en font un vrai business, comme ce Français expatrié en Thaïlande spéculant sur les noms de domaines: il rachète des noms de domaine ayant déjà servi, donc déjà référencés par Google, puis accroît encore leur popularité et classement avant de les revendre.
Bien que plus hasardeuse, il existe aussi la technique qui consiste à acheter des noms inutilisés, mais dont on estime que quelqu’un voudra l’acheter (cher si possible: déjà en 1999, business.com fut ainsi racheté pour 7,5 millions de dollars…).
Le nom de domaine peut en effet faire partie à part entière de la stratégie digitale comme on l’a vu avec Tesla. D’autres comptent sur des noms très évocateurs comme par exemple commentçamarche.com, creation-site-internet-sur-mesure.com, ou encore jouent avec l’extension tel que about.me pour donner un ensemble simple à retenir mais marquant.
• Mais il y a aussi des pratiques moins bon enfant: certains logiciels permettent de surveiller les noms de domaines qui arrivent à expiration (date anniversaire chaque année). Ceux qui se spécialisent dans ce genre de pratiques analysent ceux qui leur paraissent les plus prometteurs, et sont prévenus à la seconde même où le domaine redevient disponible, puis le réservent.
Qu’en font-ils ensuite?
► Cela dépend. Certains y installent des pages contenant de la publicité, et profitent ainsi de la réputation de votre site et de son référencement (s’il était bien référencé) pour gagner de l’argent.
D’autres préfèrent rediriger vos visiteurs vers un site qui propose à peu près la même chose que le votre: une fois de plus, ils veulent tout simplement profiter de votre référencement, car obtenir un site bien classé dans les résultats Google prend énormément de temps.
Enfin les derniers, eux, préfèrent exercer une sorte de racket: ils vous contactent pour vous revendre votre nom de domaine. Bien évidemment, pas la peine de préciser que le prix n’est plus celui auquel vous l’aviez payé la première fois… Mais cela revient souvent moins cher quand même que devoir refaire un site, son référencement et prévenir tous les concernés que vous avez changé de site. Cette technique peut être appelée cyber-squattage, définie ainsi par Wikipédia » une pratique consistant à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque, avec l’intention de le revendre ensuite à l’ayant droit, d’altérer sa visibilité ou de profiter de sa notoriété », considérée dans certaines juridictions comme de l’extorsion ou du parasitisme.
Ces problèmes là ne touchent donc pas que les grands noms, tout le monde peut en être victimes: il ne faut pas oublier qu’un nom de domaine n’est jamais acheté mais seulement loué!
Pour se protéger, la seule solution est donc de ne jamais laisser son nom de domaine disponible en payant chaque année son hébergeur à temps.