Mais qui se cache sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le fondateur de la crypto-monnaie bitcoin?
Telle est la question qui agite Internet depuis hier. En effet, un australien du nom de Craig Wright a déclaré être le créateur des bitcoins, et a montré des preuves potentielles à une poignée d’individus qu’il a sélectionné, dont des journalistes et le scientifique en chef de la Fondation Bitcoin, Gavin Andersen.
Néanmoins, ces preuves et affirmations ne satisfont pas du tout les experts en la matière, qui y voient une arnaque élaborée: toujours selon eux, les preuves apportées ne prouvent rien, alors qu’il y aurait des moyens bien plus simples pour produire des preuves irréfutables, et certaines montreront carrément une volonté de falsification. L’auteur ayant déjà été accusé de mystification l’année précédente pour une histoire semblable, cela remet vraiment en doute sa crédibilité.
Au final, l’histoire est classique: lorsque quelqu’un qui a créé quelque chose de génial, de populaire, choisit de rester anonyme, les fausses déclarations et les recherches de son identité sont très courantes. On veut absolument démasquer le fondateur, mettre un nom, un visage, sur ses créations, pour ne créer qu’une succession de fausses alertes qui captent l’attention pendant 2 ou 3 jours, jusqu’à la prochaine fois. C’est le cas par exemple avec l’artiste de rue Banksy, connu pour ses fresques peintes directement sur les murs au hasard des rues.
Bien sûr, lorsque le sujet est aussi complexe que les bitcoins, il est dur de tirer le vrai du faux si on ne fait pas partie des connaisseurs.
Pour explication, les bitcoins sont donc une crypto-monnaie, c’est-à-dire « une monnaie électronique pair à pair« , pour citer Wikipédia.
Cela veut dire que cette monnaie se présente sous forme dématérialisée, et s’utilise d’une personne à l’autre directement sans intermédiaire ni frais. Elle est donc décentralisée, contrairement à nos espèces sonnantes et trébuchantes.
Ceux qui utilisent cette monnaie forment un réseau d’ordinateurs avec les autres participants. Lors de votre connexion, vous téléchargez une base de données contenant les informations de toutes les transactions ayant été effectuées en bitcoin, ce qui rend donc en théorie impossible de créer illégalement des bitcoins.
Ce système décentralisé est très représentatif de la mentalité des « geeks »: ils ont créé un nouveau système, dont chacun est responsable et dont chaque donnée est dispersée entre chaque participant, partageant la responsabilité entre tous sans jamais pouvoir être accaparée entre quelques mains seulement.
C’est un peu le même principe que les torrents: pour télécharger des fichiers, chaque ordinateur l’ayant téléchargé lui-même devient instantanément un serveur de téléchargement de ce fichier pour les autres utilisateurs, permettant ainsi un téléchargement de plus en plus rapide et disponible.
Dernière spécificité: pour acquérir des bitcoins, il faut « miner« , c’est-à-dire mettre à disposition la puissance de calcul de votre ordinateur, qui sera utilisée pour valider et vérification les transactions. En pratique, un seul ordinateur n’est pas assez puissant pour vous permettre de miner des bitcoins, car cela demande trop de calculs.
Enfin, il ne faut pas confondre les bitcoins, la monnaie, avec Bitcoin, qui est un système de paiement en ligne utilisant les bitcoins.
Controverse
Les bitcoins sont régulièrement accusés de servir à toutes sortes de trafics illégaux, de part l’anonymat qu’il offre aux utilisateurs.
Plusieurs fraudes aux bitcoins ont également été découvertes, avec par exemple la création artificielle de bitcoins et autres arnaques pyramidales.
Bien évidemment, comme pour les torrents, la théorie n’est pas responsable de ces débordements, ces services ont été créé dans un idéal d’échange et de partage, mais malheureusement la pratique diffère parfois, confrontée à la dure réalité d’Internet.